Cette caméra embarque des détecteurs bolométriques fonctionnant à 300 mK et est intégrée dans un cryostat original que nous avons entièrement conçu. Les éléments à intégrer dans ce cryostat tels que les filtres, les optiques, les miroirs et les détecteurs, associés à des contraintes de masse, d’encombrement et de rigidité ont été les principaux défis à relever par le bureau d’études. Le résultat est une forme inhabituelle sans symétrie. La chaîne cryogénique est entièrement autonome et est constituée d’un tube à gaz pulsé couplé à un réfrigérateur à adsorption. Les composants doivent trouver leur position nominale à froid de manière à assurer l’alignement optique permanent entre les bolomètres et le foyer du télescope.
Ce projet, d’une durée de sept années, a été mené avec le service d’Astrophysique SAp de l’Irfu. Après des tests thermiques de validation en laboratoire, le cryostat a été livré au SAp en juin 2012 pour être équipé des différents composants.
Nous avons, conjointement avec le SAp, installé la caméra début juillet 2013 au Chili. Des premiers résultats d’observation intéressants ont été d’ores et déjà été obtenus : ce nouvel instrument vient de livrer une vue spectaculaire et très détaillée de la nébuleuse de la Patte de Chat.
L’image représente en rouge-orangé la lumière détectée par ArTéMiS et qui correspond à l’émission à 0,35 mm de nuages denses de grains de poussière interstellaire. Elle est superposée à une image en proche infrarouge de la même région observée précédemment par le télescope VISTA du Mont Paranal.
© ArTeMiS team/ESO (Remerciements : Cambridge Astronomical Survey Unit).
Le téléscope APEX durant la campagne de mesures hivernale.
© ESO